C’est un travail inédit et considérable que fournit l’auteur, journaliste et natif de Sétif. Il a exploré des archives, compilé une somme de documents et recueilli des témoignages précieux. Il a parcouru des milliers de kilomètres et veillé à la vérification rigoureuse des faits. D’abord professeur dans l’enseignement secondaire, Kamel Beniaiche devient journaliste en 1996, au bureau local du quotidien El Watan.

Son ouvrage, Sétif, La fosse commune. Massacres du 08 mai 1945, qui paraît le 8 mai 2025, soit 80 ans après le massacre du 8 mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata - est le fruit de plus de dix années d’enquête. Il restitue, avec rigueur et précision, la manière dont s’est déroulée la violente répression coloniale menée par l’armée française et les milices de civils européens dans plusieurs localités de l’Est algérien. Cette répression, d’une brutalité extrême, a coûté la vie à 45 000 personnes. Pendant ce temps, de l’autre côté de la Méditerranée, la France et l’Europe célébraient la victoire sur le nazisme et le fascisme.
Comme le souligne dans sa préface l’historien Gilles Manceron, responsable de la Ligue des Droits Humains (LDH), “le mérite de ce livre, son apport majeur à l’histoire de cet épisode tragique, est qu’il restitue l’identité de nombreuses victimes algériennes dont l’auteur a pu retrouver la trace. Des victimes qui, à l’époque, n’ont même pas été recensées par leur nom, puisque les indigènes n’étaient reconnus ni dans leur citoyenneté ni même dans leur humanité. Il fait œuvre de justice en les nommant et en restituant le martyre de ces êtres humains suppliciés et abattus, privés le plus souvent d’une sépulture. Mais, dans sa quête scrupuleuse de vérité et animé par le souci de l’histoire, il n’oublie pas non plus de nommer les victimes européennes et d’évoquer leur sort.”
On peut déjà lire des extraits de cet ouvrage sur le site Histoire coloniale
Sétif, La fosse commune. Massacres du 8 mai 1945 de Kamel Beniaiche
Ed Du Croquant, disponible le 8 mai sur le site de l’éditeur