Une étoile est née. Le top model électrise déjà les podiums de la mode internationale. Il s’appelle Mohamed Benhadda, il est d’origine algérienne, et désormais, star de Prada.
Il a 19 ans, un regard noisette qui capte la lumière, des boucles longues et fières, et une démarche assurée qui fait vibrer les podiums. Mohamed Benhadda, d’origine algérienne et enfant du quartier de La Rose, dans le 13e arrondissement de Marseille, est aujourd’hui l’un des visages les plus en vue de la planète mode. Star de la nouvelle campagne automne-hiver 2025-2026 de Prada, il incarne une nouvelle génération de mannequins : libre, ancrée, fière de ses racines.
Au centre d’un visuel shooté sur fond de briques new-yorkaises, il attire l’œil, entouré de figures internationales telles que Kendall Jenner ou Loli Bahia. Une image forte, symbole de l’émergence d’un talent qui bouscule les codes et impose sa singularité. "C’est une dinguerie !", confie-t-il avec la fraîcheur de ceux qui mesurent encore l’ampleur du rêve en train de se réaliser.
Tout est allé très vite pour Mohamed. Depuis son premier défilé pour Prada à Milan, six mois auparavant, il a enchaîné les campagnes et les shows : Adidas Campus, Issey Miyake, Alexander McQueen, Dsquared, Ssense, The Row... Même Anna Wintour, la toute-puissante papesse de Vogue, a validé son look lors d’un défilé. Pourtant, malgré cette ascension fulgurante, Mohamed garde les pieds solidement plantés dans son quartier marseillais et dans ses racines algériennes.
Attentif, curieux, et lucide
À La Garde, à deux pas de son ancien centre social, tout le monde connaît "Moha". Celui qui, gamin, participait aux fêtes du quartier et donnait un coup de main au centre aéré. Celui qui aujourd’hui, entre deux castings, revient toujours saluer les anciens, discuter avec les jeunes et prendre le temps. Moha est fier de ses origines algériennes. "Marseille et mes racines me manquent quand j’en suis éloigné trop longtemps. Je fais tout pour Marseille et l’Algérie." Sa double culture, franco-algérienne, il la revendique avec une grande dignité. Elle est là, dans sa manière d’être, dans son énergie, dans sa vision. Sur les plateaux de tournage comme sur les podiums, il reste lui-même : attentif, curieux, et lucide. Même face à Kendall Jenner, avec qui il a échangé quelques mots : "Elle est super cool, humaine, pas du tout dans le délire star. Mais on sent qu’elle en a un peu marre aussi."
Du feu au cinéma, en passant par la mode
Avant la mode, Mohamed se destinait à une toute autre vie. Il suivait des études de droit, rêvait de devenir pompier, s’était même engagé dans les cadets des marins-pompiers. Mais c’est finalement vers l’image, le style, et bientôt le cinéma qu’il se tourne. L’univers du mannequinat, il le vit comme un tremplin, une porte d’entrée vers un monde plus vaste. Il imagine déjà une série de vidéos sur Instagram pour raconter son histoire : "un mec des quartiers à la Fashion Week", dit-il.
Un récit rare, précieux, inspirant. Celui d’un jeune homme d’origine algérienne, qui bouscule les normes, change les visages de la mode et prouve qu’on peut venir d’un quartier populaire et incarner le luxe à l’échelle mondiale, sans jamais renier d’où l’on vient.