Et si le raï retrouvait une nouvelle jeunesse ? Elias, jeune artiste qui fait ses premiers pas dans l’univers musical, vient de dévoiler son premier single « Plus se quitter », un morceau où le raï sentimental des années 90 rencontre une identité pop assumée.
Ton premier single « Plus se quitter » vient de sortir. Comment le définirais-tu ?
C’est un hommage au raï sentimental des années 90, mais avec une identité pop assumée. J’ai grandi avec les chansons de Cheb Hasni ou Cheb Nasro, et ce projet est né de cette influence. Mais je ne prétends pas être un artiste de raï à 100 %. C’est avant tout un hommage, surtout à travers l’esthétique visuelle.

Le clip a une dimension particulière, peux-tu nous en dire plus ?
Il a été tourné dans le mythique cabaret Koutoubia à Alger, un lieu chargé d’histoire où se sont produits de nombreux artistes. Pour moi, c’était symbolique. Et ce n’est qu’un début : je considère cette sortie comme la première d’une longue série.
Tu sembles vouloir revisiter la mémoire collective.
Oui. Je puise dans les sons, les images, les souvenirs, et je les retravaille avec des influences R&B et pop. Le raï a toujours absorbé les tendances de son époque. Aujourd’hui, il s’écoute partout, mais il ne faut pas oublier qu’il a souvent dérangé à ses débuts.
“Cheb Hasni, par exemple, c’était mal vu. Aujourd’hui, ça l’est moins, mais il y a toujours ce petit décalage. Peut-être que dans 40 ans, des artistes comme Cheba Werda ou Cheb Bello seront perçus autrement eux aussi.”
Comptes-tu collaborer avec d’autres artistes ?
Oui, je travaille déjà avec plusieurs artistes, même si je préfère rester discret pour l’instant. Mais mon souhait, ce serait une collaboration avec Souad Massi. J’admire énormément sa plume.
Quelle est la dimension personnelle derrière « Plus se quitter » ?
C’est une chanson qui parle de mémoire affective : les albums photo, les vidéos de mariage, les voix des grands-parents… J’ai envie de reconnecter les gens avec leur culture, grâce aux mots, aux images et aux sons.
Quelle est ta signature artistique ?
Je dirais l’honnêteté et le travail. Chaque projet doit avoir sa propre identité. Je veux du nouveau à chaque fois. Ce premier titre est inspiré des années 90, mais les prochains pourraient aller vers des sonorités plus futuristes, toujours avec un hommage à l’Algérie.
Comment ta famille a-t-elle accueilli ce premier titre ?
Ma mère a adoré. Et ma grand-mère m’a dit : « ça fait longtemps qu’on n’a pas vu ça ». Pour moi, c’est le plus bel encouragement.
Et la suite ?
Je prépare un projet que je décris comme une lettre d’amour à la culture algérienne. Pas uniquement centré sur le raï : il y aura d’autres chansons et des clins d’œil sonores, esthétiques et visuels. J’essaie de le faire dans la démarche la plus respectueuse et sincère possible.