Ce samedi 13 septembre, l’Opéra de Massy a vibré au rythme des souvenirs et des émotions. Pendant près de quatre heures, élus, habitants et membres de la communauté kabyle se sont réunis pour inaugurer une nouvelle salle du conservatoire, désormais baptisée du nom d’Idir, figure emblématique de la chanson algérienne et kabyle.
Un hommage porté par la ville et les associations
L’événement, marqué par une forte affluence, s’est déroulé en présence du maire de Massy et de plusieurs élus locaux, mais aussi de l’association franco-berbère de l’Essonne, à l’origine de l’initiative. Au-delà de l’apposition d’une plaque, c’est la mémoire d’un artiste universel qui a été célébrée.

«En donnant à cette salle le nom d’Idir, nous n’inscrivons pas seulement son nom sur une plaque, nous faisons entrer ici une voix, une âme », a déclaré avec émotion Faroudja Debbi, présidente de l’association. Dans un discours empreint de tendresse, elle a rappelé ce que représentait le chanteur : «Idir, c’était la douceur d’une berceuse, la profondeur d’une poésie, mais aussi la force tranquille d’un homme qui savait unir et jamais diviser.»

Le choix de la salle de percussions au sein du conservatoire n’est pas anodin, comme l’a souligné le maire de Massy : «Le but est de célébrer la mémoire d’Idir. Nous avons choisi cette salle car, vous le savez, il était aussi percussionniste. Donner à Idir le nom d’une salle, parmi toute une série de musiciens, c’est célébrer la diversité des cultures et la richesse qu’apporte la rencontre.»
Dans cet espace, Massy ne rend pas seulement hommage à un artiste disparu, elle fait vivre une mémoire appelée à résonner encore longtemps.
Après les discours, le temps de la musique a pris le relais. Un groupe de musiciens kabyles est monté sur scène pour reprendre plusieurs titres phares de l’artiste. Et lorsque les premières notes de Vava Inouva ont résonné dans la salle, l’émotion a gagné le public. Beaucoup ont chanté en chœur ce morceau devenu hymne intergénérationnel.
Un hommage inédit
Cette inauguration marque une première à Massy : jamais encore un espace culturel n’avait été dédié à une personnalité issue du monde artistique algérien. Pour les habitants présents, c’est un geste fort qui dépasse le simple hommage : une reconnaissance d’une culture et d’une histoire partagée.
Tout au long de l’après-midi, les applaudissements nourris ont témoigné de l’attachement à Idir, disparu en 2020 mais toujours vivant dans les mémoires. Ses chansons, mêlant poésie, identité et ouverture, continuent de rassembler bien au-delà des frontières.
Avec cette salle, Massy inscrit désormais son nom aux côtés d’autres villes françaises qui perpétuent la mémoire du chanteur. Mais plus encore, elle offre un lieu vivant où son héritage pourra résonner, transmettre et inspirer.