C’est devant une salle comble et un public électrisé que Baaziz a présenté, ce samedi 8 juin, La Rechute, son nouveau spectacle donné à la Comédie Italienne de Paris. Attendu au tournant, l’artiste algérien a offert une performance fidèle à sa signature : entre satire mordante, poésie lucide et tendresse désarmante. Ce retour sur scène, à la fois drôle, émouvant et sans concession, a conquis un public venu nombreux retrouver cette voix libre, aussi caustique qu’attachante. Nous étions sur place pour vivre cette soirée rare.
Un spectacle à l’image de son auteur : libre, piquant et tendre
Dès les premiers instants, Baaziz ne laisse aucun doute, il est de retour, et bien décidé à « rechuter » dans ce qui a toujours fait sa force : la satire politique, l’autodérision et l’amour inconditionnel de l’Algérie. Sur scène, la parole est libre, vivante, et parfois cinglante. Mais jamais gratuite. Chaque mot touche, provoque, ou fait réfléchir.
Avec « La Rechute », Baaziz pose un regard à la fois ironique et sensible sur l’Algérie d’hier et d’aujourd’hui, mais aussi sur les liens complexes qui unissent les deux rives de la Méditerranée. Mémoire collective, désillusions politiques, quête d’avenir pour une jeunesse souvent désorientée, immigration... autant de sujets qui résonnent avec une actualité brûlante. Et pourtant, c’est toujours avec humour et bienveillance que l’artiste provoque la réflexion. Nulle leçon, aucun cynisme amer : seulement une volonté intacte de rester lucide et debout.
Une soirée ponctuée de complicité
Pour cette date parisienne, des invités sont venus enrichir l’expérience scénique. Le bluesman Karim Albert Kook a apporté une touche musicale envoûtante, tandis que la présence d’Ines, invitée surprise, a offert une parenthèse douce et intime, entre deux piques mordantes de l’artiste.
Les classiques toujours d’actualité
Impossible d’évoquer Baaziz sans parler de ses morceaux cultes. Fidèle à lui-même, il a revisité ses succès d’hier, ceux que l’on chantait dans les années 90 et 2000 : Je m’en fou, The Best, Algérie mon amour, et qui trouvent encore un écho saisissant dans le monde d’aujourd’hui. « Rien n’a vraiment changé », pourrait-on se dire. Et c’est justement là que le spectacle frappe fort : les constats restent les mêmes, les espoirs aussi.
Une communion avec le public
Ce qui fait de « La Rechute » une réussite, c’est aussi cette proximité immédiate entre Baaziz et son public. Loin des formats figés, le spectacle vit, respire, interagit. Les spectateurs rient, applaudissent, chantent avec lui, comme s’il s’agissait d’un grand rassemblement amical. Baaziz fédère par l’authenticité, par cette façon de ne rien jouer d’autre que lui-même. Il n’élude aucun sujet, évoque même les crispations politiques avec ce sourire ironique qui désarme et qui rassemble.