Dans un univers où la frontière entre le réel et le virtuel s’estompe, Venezia de Yacine Aït Kaci sort du cadre. À l’occasion des AI Film Awards - Venice 2025, le film s’est vu décerner le Prix spécial du jury, validant par ce geste la vision unique d’un artiste engagé. Portrait d’un film et de son auteur, à la croisée de l’âme, du code et de la mémoire…

Un Prix spécial du jury pour une œuvre résurrection
Lors de la seconde édition des AI Film Awards, qui s’est tenue le 5 septembre 2025 au Sabia Beach Club à Lido di Venezia, Venezia a reçu le Prix spécial du jury. Ce festival, organisé dans le cadre plus vaste des AI Film Awards, distingue depuis 2024 les plus audacieuses créations filmiques générées ou enrichies par l’IA. Ce prix prestigieux, attribué par un jury composé de professionnels sensibles à la créativité numérique, souligne la particularité du court-métrage : une expérience de résurrection artistique, où l’art numérique n’est plus simple représentation, mais une force qui redessine architecture, mémoire et mythe ; une ode à la possibilité d’une culture renaissant à travers les technologies émergentes.
Venezia : quand l’IA redessine le mythe
C’est dans ce contexte qu’est né Venezia, court-métrage de 2 minutes 22 secondes, entièrement réalisé grâce à l’intelligence artificielle. Il s’inscrit dans «l’univers étendu d’Archipel». Dans Venezia, Venise n’est ni un spectacle documentaire, ni une fresque nostalgique : elle incarne «une cité conçue par l’intelligence humaine, à laquelle la créativité machinique donne une nouvelle vie».


Pourquoi Venezia marque une époque
À l’heure où l’IA bouleverse nos perceptions du réel, Venezia pose une question fondamentale : qu’est-ce que la mémoire collective, si@&non une narration sans cesse formatée, réinventée, recomposée par nos outils ? Le film transcende le débat sur l’authenticité, refaçonne un patrimoine en un rêve partagé. Il ne s’agit plus de sauvegarder Venise dans ses façades rongées par le temps, mais de la voir renaître, grâce au code, dans l’imaginaire. En ce sens, Venezia devient un manifeste, non pour conserver, mais pour réinventer, en laissant machines et humains co-sculpter notre héritage culturel.
Chaque image est générée, chaque cadre calculé, chaque détail « poétiquement réinventé »…
Par ce film, Yacine Aït Kaci confirme son rôle de passeur entre l’analogique et le numérique, le mémoire et l’anticipation. ll rappelle que la technologie, loin de figer le passé, peut en devenir l’alliée la plus poétique. Venezia est une invitation : regarder notre monde non seulement tel qu’il fut, mais tel qu’il pourrait renaître, au-delà des limites imposées par le réel.