7e édition – du 17 au 19 juillet 2025, Alger
Depuis plus de dix ans, Algé’Rire fait éclore une scène stand-up bien à elle : drôle, audacieuse, connectée aux réalités du pays et de plus en plus exportable. Loin des plateaux télé formatés, ici, c’est sur les planches que ça se passe. À Alger, à Oran, mais aussi jusqu’en Suisse, France et Canada ou dans les comedy clubs de quartier, une nouvelle génération d’humoristes algériens prend le micro, sans filtre ni faux-semblant.
Créé en 2013 par l’agence Broshing Events, le Festival Algérien de l’Humour s’inscrit dans une dynamique culturelle ambitieuse, entre formation, diffusion et professionnalisation. Et c’est dans cet esprit qu’a eu lieu, le 13 juillet dernier au Théâtre National Algérien Mahieddine-Bachtarzi, la conférence de presse annonçant les grandes lignes de sa 7ᵉ édition, prévue du 17 au 19 juillet 2025. On vous raconte pourquoi il s’impose, saison après saison, comme un acteur clé de la scène humoristique algérienne

Une édition 2025 à la hauteur des ambitions
Cette 7e édition s’annonce foisonnante. Elle investira deux scènes emblématiques de la capitale : l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaih et le Théâtre National Algérien Mahieddine-Bachtarzi (TNA). Le programme comprend des spectacles 30/30, des one-man shows, mais aussi un gala 100 % Dz, vitrine concrète de l’écosystème du festival.
« Cette année, on voulait vraiment proposer une diversité dans l’offre au public algérien », souligne Adlane Messelem, directeur artistique du festival « Le gala d’ouverture, le jeudi 17, en est un bon exemple : c’est un vrai melting-pot d’artistes. ». Parmi les têtes d’affiche : Abdelkader Secteur, Merwane Benlazar, Juste Inès, Youness Hanifi, Fares Barket, Mouaadh Bennaceur, Khalifa BMK, Khaled Benaïssa ainsi que Nadège 100 Gêne (Haïti), Charly Nyobe (Cameroun).
Un écosystème de création et de formation
Le festival ne se résume pas à ces trois soirées de juillet. Depuis plusieurs années, il déploie un travail de fond à l’échelle nationale, qui combine castings, résidences, formations, encadrement dramaturgique, et surtout l’ouverture de comedy clubs : trois à Alger, deux à Oran, et d’autres en cours de création.
« Ramener des humoristes de l’étranger, c’est très bien, et on continue à le faire. Mais là où on a vraiment de la valeur ajoutée, c’est dans le travail local.” explique Tarek Ouhadj,co-fondateur du Festival.
Cet investissement patient a permis l’émergence d’une première génération de stand-uppers algériens, reliés à leur territoire, formés sur scène et animés par une volonté constante de progression. Le festival se positionne ainsi en véritable incubateur de talents, avec des critères de sélection rigoureux : qualité d’écriture, sincérité, engagement scénique, persévérance et aptitude à évoluer collectivement.

Une scène nationale, inclusive et décentralisée
L’une des forces d’Algé’Rire réside dans sa capacité à désenclaver la création humoristique, en la sortant du seul prisme algérois. Cette diversité géographique, pleinement assumée, enrichit la scène humoristique de tonalités locales, d’accents multiples, de réalités sociales diverses. Elle permet à une Algérie du rire de s’exprimer dans toute sa complexité : urbaine et périphérique, masculine et féminine, multilingue et intergénérationnelle.
La conférence de presse fut aussi l’occasion de saluer les parcours remarqués de Fares Barket et Juste Inès, présents lors de cette conférence. Deux jeunes talents révélés lors des castings du festival. Tous deux ont représenté l’Algérie en France, en Suisse et au Canada, remportant des compétitions internationales et se qualifiant dans leurs catégories respectives pour représenter le continent africain.« Ce qui nous rend fiers, c’est de voir ces artistes aller au Canada, gagner des compétitions, revenir enrichis, et redistribuer leur expérience à toute la scène locale », confie Tarek.
C’est là toute l’ambition du projet : démontrer que l’humour algérien peut s’exporter, à condition de défendre une parole enracinée et universelle, et non un discours lissé pour plaire à l’étranger. Un humour globalisé depuis l’Algérie.
Loin d’un divertissement facile, le stand-up est ici pensé comme une école d’exigence et d’humilité. L’acteur Khaled Benaïssa, qui rejoint l’aventure, a témoigné de son expérience :« Le stand-up m’a forcé à sortir de ma zone de confort. Ce n’est pas un rôle que l’on incarne, c’est une mise à nu. Cela m’a replacé en position d’apprenant. »
Algé’Rire Festival ne se contente pas de divertir. Il forme, transmet, professionnalise et fédère. Il bâtit, avec constance et conviction, une scène humoristique nationale, créative, inclusive et ouverte sur le monde.
Rendez-vous du 17 au 19 juillet 2025 à Alger, pour vivre une nouvelle édition du festival, célébrer ses artistes, découvrir ses talents, et partager, ensemble, les éclats d’un rire algérien à haute densité humaine.