À seulement 25 ans, Yanis Taleb s’impose comme l’un des jeunes talents prometteurs de la nouvelle scène musicale classique algérienne. Pianiste et compositeur, il puise ses inspirations autant dans l’héritage des grands maîtres classiques européens que dans ses racines tlemceniennes. Entre tradition et contemporanéité, il cherche à bâtir des notes musicales entre deux mondes. Rencontre avec un artiste habité par la passion de la création et qui nous donne déjà rendez-vous le 12 septembre prochain pour un concert exceptionnel au palais Bondy à Lyon.

Dzdia : Yanis, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Yanis Taleb : Je suis Yanis Taleb, pianiste et compositeur. Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours rêvé de devenir un grand pianiste. C’est ce qui m’a naturellement orienté vers la musique classique et les grands compositeurs comme Mozart, Beethoven ou Chopin.
Dzdia : Qu’est-ce qui vous fascine tant chez ces grandes figures du classique ?
Yanis Taleb : Chacun a laissé une empreinte unique. Mozart, par son esthétique raffinée de l’époque classique. Johann Strauss, avec ses valses éblouissantes. Chopin, par la romance et la sensibilité qu’il fait passer dans chaque note. Ils ont tous apporté leur pierre à l’édifice de la musique universelle. Pour la musique algérienne, incontestablement, Cheikh Redouane BenSari et le pianiste Mustapha Skandrani m’interpellent plus que d’autres.
Dzdia : Quand avez-vous commencé à composer ?
Yanis Taleb : J’ai composé ma première pièce, Arabesque, à l’âge de 13 ans. C’est une œuvre où l’on retrouve une base classique, enrichie de sonorités orientales. Pour moi, composer est indispensable : cela permet d’exprimer son identité, au-delà de l’interprétation de répertoires existants. J’ai même composé une musique pour le film Panache, un court métrage de Sabri Benammar
Dzdia : Votre parcours est assez particulier, pouvez-vous nous en dire plus ?
Yanis Taleb : J’ai commencé en autodidacte à Tlemcen, car il n’y avait pas de structure classique dans ma ville. Plus tard, j’ai étudié une année dans une école de musique andalouse. Cette expérience m’a marqué : les musiciens transmettent tout par tradition orale, uniquement à l’oreille. Une richesse immense qui m’a facilité par la suite l’apprentissage de la musique classique avec solfège.
Dzdia : Vous avez aussi composé une Valse algérienne. Quelle en est l’histoire ?
Yanis Taleb : C’est une œuvre hommage à mon pays. Après avoir reçu le prix “Ali Maachi” du Président de la République algérienne Abdelmadjid Tebboune, j’ai voulu remercier l’Algérie de cette haute distinction. J’ai donc créé cette valse : une structure viennoise, mais traversée de sonorités algériennes. C’est ma manière de fusionner deux univers qui sont les miens.
“J’ai interprété Min Djibalina ou encore l’hymne national Kassaman lors d’une tournée en Algérie, dans les théâtres d’Alger, Oran et Constantine. Le public a été très enthousiaste : c’était une première de voir ces œuvres patriotiques jouées au piano par un Algérien.”
Reconnaissance internationale : de Tlemcen à Londres
Dzdia : Vous avez auditionné au prestigieux Royal College of Music de Londres. Une consécration ?
Yanis Taleb : Oui, c’était une expérience exceptionnelle. Cette institution présidée par le roi Charles III à vu passer les plus grands comme Lang Lang ou encore le grand compositeur de cinéma américain James Horner qui a fait les musiques de film de Titanic, La légende de Zorro, Amazing Spider-man etc … J’ai eu l’honneur d’y présenter mes propres compositions devant un jury de maîtres. Être sélectionné reste une fierté immense et une belle reconnaissance dans le monde de la musique classique.
Dzdia : Vous avez également repris des œuvres patriotiques algériennes. Pourquoi ce choix ?
Yanis Taleb : Parce que c’est une fierté de les porter au piano. J’ai interprété Min Djibalina ou encore l’hymne national Kassaman lors d’une tournée en Algérie, dans les théâtres d’Alger, Oran et Constantine. Le public a été très enthousiaste : c’était une première de voir ces œuvres patriotiques jouées au piano par un Algérien.
Dzdia : Vous préparez aussi un rendez-vous important à Lyon ?
Yanis Taleb : Oui, je donnerai un concert le 12 septembre à 20h à Lyon au palais Bondy à la salle Witkowski. Un lieu prestigieux où sont passés de grands pianistes comme : Martha Argerich, Khatia Buniatishvili, Alexandre Kantorow et Renaud Capuçon. J’y présenterai mes compositions originales. Arabian Anthem (primée par le Président Abdelmadjid Tebboune), Arabesque, La Valse algérienne, Romantic Nocturne et d’autres. Inutile de vous dire que j’ai hâte d’être au rendez-vous de mon public !
Pour en savoir plus: https://yanistaleb.com/