Comment reconnecter une génération à son histoire sans passer par les musées ou les manuels scolaires ? TELMI propose une réponse concrète : une application mobile gratuite qui géolocalise les lieux à valeur historique ou culturelle et les accompagne de contenus clairs, vivants, souvent inédits. Son ambition : rendre visible ce qui a été oublié, transmettre autrement, et replacer le patrimoine au cœur du quotidien.
Un déclic personnel, une mission collective
L’idée de TELMI germe chez Abdelilah Laloui, son fondateur, à partir d’un constat :
« Tous les contenus sur le patrimoine historique et culturel étaient éparpillés. »Avec TELMI, il crée un outil qui centralise ces ressources et les rend accessibles à tous, à tout moment. Grâce à la géolocalisation, l’utilisateur peut découvrir les monuments autour de lui, consulter leur histoire, entendre des archives audiovisuelles, ou simplement s’arrêter sur un lieu qu’il pensait banal… mais qui a tant à raconter.

Un outil pédagogique et citoyen
TELMI est pensé comme un outil éducatif autant que culturel.
Il s’adresse aux enseignants et aux élèves, qui peuvent l’utiliser « lors des sorties scolaires ou même en autonomie, lorsqu’ils reviennent visiter une ville. »
Mais l’ambition est plus large : TELMI vise à démocratiser l’accès au savoir historique, à casser les barrières sociales liées à la culture.« Beaucoup de jeunes se sentent éloignés de la culture. Soit parce qu’ils pensent que ce n’est pas pour eux, soit parce qu’ils n’en maîtrisent pas les codes. »
Pour y répondre, Abdellilah Laloui s’appuie aussi sur son expérience de terrain avec son association « Tous Curieux », fondée il y a 7 ans pour intervenir dans les collèges et lycées. L’objectif ? Réaffirmer que « la culture est partout », et que chacun peut se réapproprier son propre patrimoine.
Le patrimoine historique algérien au cœur du projet
Le lancement de l’application en Algérie, prévu à la rentrée, marque une étape majeure pour TELMI. Cinq grandes villes sont concernées : Alger, Oran, Constantine, Tlemcen et Annaba.« Ce n’est pas un choix personnel, c’est une conviction. Le patrimoine historique algérien mérite d’être valorisé, connu, raconté. »
Abdellilah Laloui cite notamment « El Mansourah » à Tlemcen :
« Ces vestiges impressionnants témoignent de sept siècles d’Histoire, de dynasties différentes, de la richesse de cette ville, et au fond, de l’Histoire de toute l’Algérie. »Pour lui, « apprendre l’histoire de son pays, c’est apprendre à mieux se connaître. »
Le patrimoine algérien, souvent ignoré, parfois oublié, mérite un outil moderne et engageant pour le révéler et le valoriser.

Quand les archives font parler les pierres
Ce qui rend TELMI unique, c’est l’intégration d’archives audiovisuelles qui donnent vie aux lieux. « C’est un excellent moyen de mettre en perspective l’histoire d’un endroit. »Des monuments très connus, comme la Place de la République à Paris, deviennent des témoins vivants de l’histoire quand on explore les événements qui s’y sont déroulés. D’autres lieux, plus modestes ou méconnus, prennent aussi tout leur sens à travers ces récits croisés.
Une appli, une vision, une histoire personnelle
Quand on demande à Abdellilah Laloui ce que TELMI raconte de lui, il répond avec simplicité :
« TELMI est à l’image d’une curiosité que j’ai toujours eue. Elle permet de partir à la découverte de tout ce qui est autour de nous. »
Et parmi les monuments qui l’ont marqué, le Panthéon, à Paris, tient une place particulière :
« Il a eu plusieurs fonctions à travers les siècles, et témoigne d’autant de régimes politiques et d’instrumentalisation. Se plonger dans ses archives, c’est réfléchir à sa symbolique, à la façon dont on réécrit l’histoire. »