Après 19 années à éclabousser Alger de son imaginaire décalé et profondément engagé, la styliste “créatrice d’objets onirique”, Hania Zazoua, dit Princesse Zazou, installe sa marque Brokk’Art dans de nouveaux locaux, de l’autre côté de la Méditerranée, à Lyon. Pour l’occasion, une toute première exposition est organisée le 10 juillet 2025.
Des t-shirts aux impressions décalés “Fils de lutte” ou “Fille de foi”, des broches Marie-Antoinette “pour ne pas perdre la tête”, des fauteuils couleurs pétantes aux motifs hypnotisants : bienvenue dans l’univers extravagant de Brokk’Art ! Active depuis près de 20 ans dans le milieu de la mode algéroise, cette galerie “d'objets oniriques” traverse la Méditerranée pour proposer ses créations à Lyon, le 10 juillet 2025, à 19h, au passage Thiaffait.
Devant l’une de ses oeuvres, le “Zazou Trône” inondée de ses milles et une broderies - entre références culturelles algériennes et imagerie kitsch - la créatrice de Brokk’Art, Hania Zazoua (dit Princesse Zazou) raconte: “Après 19 merveilleuses années passées à Alger dans un appartement haussmannien - qui avait tous les codes du lieu de vie - où l’on rassemblait public averti et non averti, du touriste au designer en passant par les étudiants et les artistes, nous sommes maintenant de l’autre côté de la Méditerranée. Nous sommes à Lyon, pour notre exposition ‘Brokk’Art Acte I - Scène II’… Une ‘deuxième scène’ car la première aura finalement duré 19 ans à Alger”.
Un passage des rives de la Méditerranée aux rives du Rhône qui devrait aussi permettre de tisser davantage de liens artistiques entre la France et l’Algérie : “Nous sommes, nous DZ, présents partout et nous avons toujours besoin de nous relier à la terre d’où l’on vient, et de raconter qui nous sommes via l’art et la culture”, insiste la styliste depuis son atelier flambant neuf, inauguré cette année.
Un hommage “à nos grand-mères” façon rébus artistique
Ouvert à tous et gratuit sur réservation, ce vernissage sera l’occasion pour cette agence de design de faire découvrir son univers merveilleux, teinté d’imaginaire et de symbolisme algérien. Mais dans ces meubles couture, ces accessoires et œuvres textiles en tous genres, c’est aussi l’engagement d’un empowerement à l’algérienne que l’on observe. A l’image de ces fauteuils où trônent des portraits coloniaux de femmes algériennes aux regards cachés. Des images complètement retravaillées et transcendées par une broderie originale qui redonne vie et dignité à ces femmes.
Des pièces qui caractérisent bien l’engagement de Zazoua, dont l’art offre toujours une place de choix “aux visages de (nos) grands-mères, à leurs récits et ce qu’elles nous ont transmis”. Un ADN que la créatrice compte bien mettre en avant, le 10 juillet prochain dans un vernissage qui sera donc aussi l’occasion de rendre hommage - tout en couleurs - à la mémoire de nos mères et nos grand-mères. A noter que l’exposition sera entrecoupée de “talks et rencontres inspirantes”, promet également la co-fondatrice de Brokk’Art, impatiente de faire découvrir au public lyonnais ses créations pleines de vie et de sens cachées.

Designeuse, artiste plasticienne, styliste… Hania Zazoua, dit “Princesse Zazou”, est la créatrice de la marque “d’objets oniriques” Brokk’Art. Du mobilier aux oeuvres textiles, cette créatrice algérienne de 48 ans - formée entre Alger et Aix-en-Provence - plonge dans ses racines kabyles pour faire émerger dans un style décalé, multiforme, parfois hypnotisant les récits de sa terre d’origine. Des toiles et des velours colorés - où pleuvent les symboles et les effets d’optique teintés d’engagement politique - qui ont traversé les deux rives de la Méditerranée et poussé les portes, notamment, de l’Institut du Monde arabe à Paris, du Festival de Douarnenez ou de l’espace d’art l’Uzine de Casablanca. Tout juste installée à Lyon, après 19 années à Alger, la galerie Brokk’Art de “Princesse Zazou” prend un nouvel envol avec l’espoir de tisser davantage de liens artistiques entre la France et l’Algérie.