Alger a été célébrée au rythme des pas de mille coureurs, mais aussi au son de la zorna et des youyous, qui ont résonné entre les murs centenaires de la Casbah, et les allées arborées du Jardin d’Essai. À travers la 2e édition de l’Algiers Urban Trail, qui s’est tenue le 27 juin dernier, la capitale algérienne s’est livrée à une traversée inédite : celle de son propre récit, entre patrimoine, culture populaire et souffle sportif.
Organisée par la Ligue algéroise de ski et des sports de montagne (LASSM), avec le soutien de la Direction de la jeunesse, des sports et des loisirs d’Alger (DJSL), cette initiative fédératrice a rassemblé plus de 1000 participants venus de tous horizons. Le départ a été donné à 18h30 au stade Ouaguenouni, tandis que l’arrivée s’est faite dans la ferveur au pied du Maqam Echahid, monument emblématique de l’Algérie indépendante.

Une ville racontée par ses reliefs et son histoire
Sur les 16 kilomètres du parcours, les coureurs n'ont pas seulement défié les escaliers escarpés et les ruelles de la vieille médina. A chaque foulée, ils ont touché un fragment de mémoire. De la Casbah aux allées du Jardin d’Essai, de la Grande Poste aux Voûtes, en passant par la Rue Didouche Mourad, le musée du Bardo ou encore les couloirs du métro d’Ali Boumendjel, Alger s’est dévoilée dans toutes ses dimensions : architecturale, sensorielle, vivante. Chaque segment du trajet était un chapitre d’histoires.
La course a été ponctuée de points de ravitaillement choisis avec soin, à l’image du mythique Milk Bar ou encore des quais du métro, temporairement métamorphosés en lieux de repos et de convivialité. Là, des haltes improvisées ont donné lieu à des danses portées par les rythmes vibrants de la zorna, musique populaire algéroise des fêtes et réjouissances, qui a électrisé les corps comme les cœurs.
Khaled Benaïssa, comédien et metteur en scène, a honoré l’événement de sa présence, rappelant combien la culture urbaine peut se mêler aux pratiques sportives pour créer du sens, du lien, de la mémoire partagée.

Une ville transformée en scène vivante
Plus qu’un trail,c’est une célébration urbaine. Des habitants ont applaudi les coureurs depuis leurs balcons, des passants se sont mêlés aux artistes le temps d'une danse, d'un chant.
Dans cette atmosphère de communion, les vainqueurs de la soirée se sont distingués : Abdelhamid Moussaoui chez les hommes et Souad Aït Salem chez les femmes. Mais au-delà du classement, c’est Alger elle-même qui a été honorée : ses contrastes, sa profondeur historique, son humanité palpable à chaque carrefour.
L’Algiers Urban Trail 2025 n’est pas qu’une compétition. C’est un geste collectif. Une déclaration d’amour à la ville. Une invitation à la redécouvrir, non plus derrière les vitres d’un véhicule ou dans les clichés d’une carte postale, mais à travers ses artères, ses failles, ses hauteurs et ses sons. Une ville racontée par ses pierres et par celles et ceux qui la foulent.